Réinventer la pédagogie : enseignants, animateurs, parents unis dans l’apprentissage
Quand on parle d’éducation, on imagine souvent des mondes séparés.
À l’école, il y a les enseignants, avec leurs cours, leurs programmes, leurs règles.
En dehors de l’école, on retrouve les animateurs, qui amènent le jeu, l’amusement et la créativité.
Et puis, au quotidien, il y a les parents, premiers accompagnateurs de leurs enfants, avec leurs encouragements, leurs valeurs, leurs habitudes de vie.
À première vue, ces rôles semblent très différents. Mais quand on regarde de plus près, ne poursuivent-ils pas tous le même objectif ?
Trois rôles, trois cultures éducatives
L’enseignant évolue dans le cadre de l’institution scolaire. Ses objectifs sont définis par des programmes, ses méthodes évaluées par des examens. Son quotidien, c’est un groupe d’élèves qu’on a longtemps imaginé avancer ensemble, de façon relativement homogène. Mais aujourd’hui, la plupart des enseignants savent que chaque élève progresse à son rythme, avec ses propres forces et difficultés. Leur mission consiste alors à adapter la pédagogie, en transmettant bien sûr des connaissances théoriques, mais aussi des compétences pratiques et des attitudes.
Car à l’école, on n’apprend pas seulement à lire et à compter. On apprend aussi à travailler ensemble, à écouter, à s’exprimer et à prendre sa place dans un groupe.
L’animateur agit plutôt dans des espaces périscolaires, associatifs ou culturels. On imagine souvent qu’il est là surtout pour occuper les enfants pendant leurs temps de loisirs, entre deux moments d’école. Contrairement à l’enseignant, il n’a pas de programme officiel à suivre ni d’examen à préparer. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’intention éducative. Grâce à sa liberté, l’animateur peut concevoir et imaginer des projets originaux et créatifs, qu’il propose ou construit avec son public. Ses activités contribuent au développement de dimensions essentielles comme le savoir-faire (réaliser, fabriquer, expérimenter), le savoir-être (coopérer, respecter, s’exprimer) ou encore le savoir-vivre ensemble.
Le parent est celui qui connaît son enfant de la manière la plus personnelle. On lui attribue souvent un rôle d’encouragement et de transmission : transmettre des valeurs familiales, donner des repères sociaux, parfois un peu de savoir-être (les attitudes) et de savoir-vivre ensemble.
Mais, sans toujours en avoir conscience, les parents transmettent bien plus que cela. À travers les moments du quotidien, ils partagent aussi des savoirs théoriques, des savoir-faire, et même ce que certains appellent le savoir-devenir : aider l’enfant à se projeter, à faire des choix, à évoluer dans sa vie.
Dans une cuisine, un jardin ou au détour d’une conversation, les parents transmettent souvent autant que ne le ferait une leçon de grammaire.
Et finalement, que l’on parle d’enseignants, d’animateurs ou de parents, tous ces rôles mènent à un même but : faire grandir l’apprenant. Cela passe par le développement des savoirs et des compétences, par la construction de la confiance en soi, par l’autonomie, la créativité et la coopération. Et tous partagent une même préoccupation : le bien-être, condition essentielle pour apprendre et s’épanouir.
Sortir du cloisonnement des apprentissages
Dans notre manière de voir l’éducation, on a souvent tendance à mettre chaque chose dans une case.
- À l’école, on acquiert des savoirs.
- Dans les loisirs, on joue, mais on n’apprend pas vraiment.
- À la maison, on reçoit des valeurs.
Cette vision est rassurante, mais elle est aussi trompeuse. Car en réalité, l’apprentissage se fait partout : dans une salle de classe, dans un centre de loisirs, dans une cuisine, ou au détour d’une conversation.
Un cours peut résonner dans une activité extra-scolaire. Une règle de vie partagée en famille peut aider dans un projet collectif. Et une découverte faite en jouant peut nourrir la curiosité bien au-delà du moment présent.
C’est en reliant ces différents espaces que l’on donne toute sa richesse au parcours d’apprentissage.
Et si on dépassait la dichotomie ?
Si j’ai eu envie d’écrire cet article, c’est parce que ce cloisonnement, je l’ai croisé bien souvent. Dans mes expériences comme formatrice, animatrice ou même parent, j’ai entendu et vu revenir cette idée :
- à l’école, on apprend ;
- dans les loisirs, on s’amuse ;
- en famille, on transmet des valeurs.
Ces représentations restent fortes, y compris chez les jeunes. Et du côté des adultes, chacun défend parfois son rôle : les enseignants estiment qu’ils sont là pour apporter les savoirs, les animateurs qu’ils ne sont pas des éducateurs mais plutôt des « amuseurs », et les parents qu’ils n’ont pas vocation à enseigner.
C’est un dilemme auquel je me suis moi-même confrontée au moment de choisir le nom de ce site. J’ai envisagé Mes outils pédagogiques : un mot qui me semblait essentiel pour parler aux enseignants. Mais j’ai craint qu’il n’éloigne les animateurs, pour qui le terme « pédagogique » résonne parfois comme trop scolaire, et qu’il ne parle pas non plus aux parents. Alors je me suis dit : et si on réinventait ensemble notre définition de la pédagogie ? Une pédagogie qui ne serait pas cloisonnée, mais ouverte, partagée, vivante.
Car au fond, est-ce si rigide que ça ?
👉 Est-ce qu’on ne peut pas s’amuser en apprenant ?
👉 Est-ce qu’on ne peut pas jouer à l’école ?
👉 Est-ce qu’on n’apprend pas aussi en regardant un film, en bricolant, en jouant à un jeu vidéo ?
👉 Est-ce qu’apprendre doit forcément passer par un apprenant assis, qui écoute un cours ?
L’objectif de ce site est justement là : montrer qu’il existe d’autres façons d’apprendre. Créer et partager des outils qui permettent d’apprendre sans avoir l’air d’apprendre, qui donnent envie de s’amuser tout en découvrant, qui ouvrent à toutes les facettes de l’apprentissage.
Parce que je suis convaincue d’une chose : il n’existe pas une seule bonne méthode. Il y a autant de façons d’apprendre qu’il y a d’apprenants. Et pour que ces apprentissages soient vraiment riches, il peut – et il doit – y avoir une concordance entre les trois sphères : l’école, les temps de loisirs et la famille. Chacune a sa force, mais c’est ensemble qu’elles peuvent offrir un parcours complet et équilibré.
👉 Et vous, qu’en pensez-vous ? Avez-vous déjà vécu des expériences où ces trois sphères se sont rejointes, où école, loisirs et famille se répondaient au lieu de s’opposer ? Je serais ravie de lire vos témoignages en commentaire.
En savoir plus sur Outils péda & activités pour apprendre
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
Laisser un commentaire