Accueil

  • 6 idées de supports pédagogiques DIY à créer cet été (avec des enfants, ados ou adultes)

    1. Carnet de découvertes sensorielles

    Ce carnet permet d’explorer ses sens autour d’un thème choisi (nature, cuisine, musique, émotions…) en notant, dessinant et collectant des impressions, textures, odeurs ou sons. Un support créatif qui stimule l’observation et la mémoire sensorielle.

    Pour qui ?
    Enfants (avec accompagnement), familles, ados, adultes (si, si, vraiment, essayez, ça fait du bien de se poser et d’écouter ses sens !).

    Tutoriel DIY en 5 étapes

    1. Choisir un carnet ou fabriquer un cahier avec des feuilles blanches, du papier coloré ou recyclé, le relier avec des trombones, des attaches parisiennes ou une jolie ficelle attachée entre des trous faits à la perforatrice.
    2. Définir un thème sensoriel à explorer (ex. : les odeurs de la nature, les textures des fruits, les sons du quartier).
    3. Collecter des éléments : feuilles, photos, petits sachets d’odeurs, dessins, collages, enregistrements audio via son téléphone portable.
    4. Décrire ses ressentis en écrivant quelques mots, en dessinant ou en collant des éléments directement dans le carnet.

    Astuce pédagogique
    Si vous voulez stimuler encore plus votre mémoire, je vous encourage à revenir régulièrement au carnet pour ajouter, comparer ses découvertes, ou le partager en famille ou entre amis.



    2. Jeu de plateau éducatif fait maison

    Créer un jeu de société sur un thème d’apprentissage permet de rendre l’étude ludique et collaborative. En inventant règles, plateau et pions, on développe créativité, réflexion et mémorisation.

    Pour qui ?
    Enfants (à partir de 6-7 ans) en famille, mais ça marche aussi avec les ados, et entre adultes adultes.

    Tutoriel DIY en 5 étapes

    1. Choisir un thème (ex. : géographie, sciences, histoire, vocabulaire, actualités, musique).
    2. Dessiner un plateau de jeu sur une grande feuille ou un carton (cases, parcours, illustrations).
    3. Créer des pions avec de la pâte à modeler, des boutons ou des petits objets trouvés.
    4. Inventer les règles : objectifs, déplacements, questions ou défis liés au thème. Le plus simple, c’est de ré-utiliser la mécanique d’un jeu auquel on aime jouer en famille
    5. Jouer en famille ou entre amis. Ne pas hésiter à ajuster les règles pour plus de fun ou de difficulté.

    Astuce pédagogique
    Le jeu favorise l’apprentissage par l’interaction sociale, la compétition saine et la répétition, ce qui facilite la mémorisation.

    4 idées de jeu : pdf à télécharger

    3. Carnet de bord ou journal d’apprentissage personnalisé

    Tenir un carnet où l’on note ses progrès, ses réussites, ses questions et ses réflexions aide à prendre conscience de son chemin d’apprentissage et à mieux se motiver. C’est un peu comme un journal intime, mais plus ciblé sur l’auto-analyse. Ce support favorise la métacognition et l’engagement personnel dans l’apprentissage

    Pour qui ?
    Ados, adultes, enfants autonomes (avec un peu d’accompagnement, si besoin).

    Tutoriel DIY en 5 étapes

    1. Choisir un cahier ou fabriquer un carnet avec des feuilles blanches ou lignées.
    2. Décorer la couverture pour le personnaliser et se l’approprier.
    3. Définir une fréquence d’écriture (quotidienne, hebdomadaire, après chaque activité). Cette étape est importante, c’est ce qui va permettre de tenir dans la régularité et d’apprécier pleinement les bienfaits de l’activité. Attention à garder un objectif réaliste : 10 minutes d’écriture après chaque activité de la journée est ambitieux dans nos quotidiens surchargés (même pendant les vacances !) alors que 5 minutes chaque soir pour faire un bilan de la journée, ou chaque matin pour commencer du bon pied semble plus raisonnable.
    4. Noter ses apprentissages, questions et impressions en quelques lignes ou dessins. C’est là qu’on peut ajuster si on veut vraiment analyser chaque activité : écrire le nom de l’activité et mettre un petit smiley pour exprimer son impression « à chaud » ne prend que quelques secondes si on a son carnet sous la main. Et on peut y revenir plus tard, quand on est posé…
    5. Relire régulièrement pour observer ses progrès et ajuster ses objectifs.

    Astuce pédagogique
    L’été, quand le rythme est un peu plus calme, est la période idéale pour mettre en place cette habitude, qui peut devenir durable. Pour faciliter la régularité de l’activité, c’est important de bien en choisir les modalités d’application avant de commencer (ou d’ajuster au fur et à mesure) : la fréquence et la durée de l’écriture, la façon dont on décrit les choses…



    4. Supports visuels : posters ou cartes mentales (mind maps)

    Créer des affiches ou des cartes mentales permet de structurer visuellement les informations et de renforcer la mémoire par association d’idées, de mots et d’images.

    Pour quel public ?
    Enfants (avec accompagnement), ados, adultes.

    Tutoriel DIY en 5 étapes

    1. Choisir un grand support (papier kraft, carton, tableau blanc).
    2. Identifier un sujet central à illustrer (ex. : cycle de l’eau, conjugaison, résumé d’un livre).
    3. Dessiner une carte mentale ou un schéma, en reliant idées, mots-clés et illustrations.
    4. Utiliser des couleurs, des symboles, des stickers pour rendre le tout vivant et mémorable.
    5. Afficher dans un lieu visible pour réactiver la mémoire au quotidien.

    Astuce pédagogique
    Parfait pour les apprenants visuels et pour organiser des connaissances complexes de manière intuitive.



    5. Objets manipulables pour apprendre

    Fabriquer des objets à manipuler aide à comprendre des notions abstraites par l’expérience concrète : parfait pour les apprentissages sensoriels et kinesthésiques.

    Pour quel public ?
    Enfants (dès 4-5 ans avec aide), ados, adultes.

    Tutoriel DIY en 5 étapes

    1. Choisir un concept à illustrer (ex. : fractions avec des parts de pizza en carton, maquette du système solaire, dés à conjugaison).
    2. Sélectionner les matériaux (pâte à modeler, papier, carton, objets recyclés).
    3. Fabriquer l’objet étape par étape, en mesurant, découpant, collant.
    4. Tester l’objet en situation d’apprentissage, pour vérifier sa solidité et son intérêt.
    5. L’améliorer ou en créer d’autres pour enrichir l’expérience.

    Astuce pédagogique
    Manipuler aide à « toucher » les concepts, favorise l’attention et ancre durablement les apprentissages. Ce sont des outils qui fonctionnement quel que soit l’âge de la personne qui apprend : nous aussi, adultes, nous avons besoin de manipuler pour comprendre (même s’il s’agit de « manipuler » des mots et/ou des chiffres sur un écran).

    Quelques exemples d’outils pédagogiques manipulables :

    • Les cartes à associer (mot / image , opération / résultat, évènement / date) : facile à fabriquer avec du carton, des ciseaux, de la colle, et des images si besoin
    • Les roues tournantes (pour réviser les conjugaisons : sujet / verbe / temps, pour composer des phrases : sujet + verbe + mot de vocabulaire) : 2 ou 3 cercles de cartons partagés en secteur et reliés au centre par une attache parisienne, et voilà votre roue prête !
    • Des boîtes de tri, pour compter ou catégoriser : trier selon la forme, la couleur ou la taille (pour les plus petits), ou selon le pays, le continent d’origine d’un concept, d’un personnage ou d’un évènement (pour les plus grands)
    • Des cubes ou des dés personnalisés : un dé avec des chiffres pour des opérations, un dé avec des actions à mimer ou à conjuguer, un dé des émotions pour raconter une situation.
    • Des puzzles personnalisés : une image ou une phrase issue d’un livre bien connu d’un enfant qui apprend à lire ou illustrant une scène issue de l’histoire que l’enfant aime se faire raconter en boucle, ou représentant l’événement historique à retenir (pour les plus grands), à reconstituer (sans le modèle si possible;) ) : il suffit de photocopier, de reproduire l’image ou la phrase et la découper !
    • Des maquettes à construire en 3D : une maquette du système solaire en carton et polystyrène (un exemple avec le système Terre-Lune-Soleil ici : wikidébrouillards.org)

    6. Mini vidéo pédagogique ou podcast maison

    Expliquer un sujet dans une vidéo ou un podcast oblige à structurer ses idées et les reformuler, ce qui est un excellent moyen de vraiment s’approprier les connaissances.

    Pour quel public ?
    Ados, adultes, enfants dès 10 ans.

    Tutoriel DIY en 5 étapes

    1. Choisir un thème à expliquer (ex. : comment fonctionne la photosynthèse, raconter une anecdote historique, décomposer un problème de maths).
    2. Écrire un petit plan ou script pour organiser ses idées.
    3. Filmer avec un smartphone ou enregistrer la voix, en parlant clairement et simplement.
    4. Ajouter éventuellement images ou bruitages pour illustrer.
    5. Partager à la famille ou aux amis, ou simplement conserver pour soi.

    Astuce pédagogique
    « Enseigner pour apprendre » est l’une des méthodes les plus puissantes : on comprend bien ce qu’on est capable d’expliquer. Le petit plus : inclure le numérique dans les apprentissages, sans le diaboliser, mais en le remettant à sa place d’« outil », au même titre qu’une maquette, qu’un livre ou qu’une visite de musée.

    Si vous voulez d’autres idées, n’hésitez pas à me le dire en commentaire, et à partager vos bonnes idées. Passez un bel été plein d’apprentissages en tout genre !

  • Comprendre le cerveau : la neuroplasticité – partie 1

    Pour parler neuroplasticité, il va falloir commencer par comprendre comment fonctionne le cerveau, et notamment les neurones.

    Le cerveau, cet organe de 1,3 kg en moyenne, est constitué à 75 % d’eau et consomme 20 % de l’énergie du corps, sous forme de sucre principalement (oh le gourmand!). Il est donc fortement irrigué en vaisseaux sanguins, puisque, comme vous le savez peut-être déjà, c’est le sang qui transporte le sucre et l’oxygène jusqu’aux différents organes de notre corps.

    Le cerveau a une structure complexe. Pour simplifier, je préfère vous montrer tout ça sur un schéma :

    Maintenant, zoomons un peu pour voir comment le message nerveux se transmet. Dans le cerveau, on trouve principalement 2 types de cellules : les neurones (cellules nerveuses qui transportent l’information) et les cellules gliales (qui assurent le soutien des cellules nerveuses). Un neurone, c’est une cellule un peu particulière par sa structure : une forme d’étoile, avec une branche qui s’étend plus que les autres (on l’appelle l’axone) et se termine par un renflement qui rejoint un autre neurone, au niveau d’une petite branche (appelé dendrite).

    Et c’est là que ça devient intéressant : cet espace de connexion entre les 2 neurones (la fin de l’axone de l’un et la dendrite d’un autre) s’appelle une synapse. C’est à ce niveau que les neurotransmetteurs sont échangés d’un neurone à l’autre. Un neuro-QUOI ? Un neuroTRANSMETTEUR : c’est la molécule qui permet de TRANSMETTRE le message nerveux d’un neurone à l’autre. Mais comment ça marche ?

    Bon, j’essaie de faire simple, enfin j’espère…

    Transmettre un message, c’est un savant mélange de mini-impulsions électriques et de chimie. Je m’explique : Lorsqu’un neurone reçoit un message nerveux sous la forme d’une impulsion électrique, il le conduit jusqu’au bout de l’axone où sont libérés des neurotransmetteurs. Les neurotransmetteurs sont captés par des récepteurs situés sur le neurone suivant, qui crée une impulsion électrique. Ce message électrique circule dans le neurone jusqu’au bout de l’axone et hop, le message passe par les neurotransmetteurs jusqu’au neurone suivant.

    Et pour comprendre encore mieux, une petite vidéo :

    VIDEO Synapse

    Maintenant que vous avez découvert les bases de la structure cérébrale et de la transmission synaptique, vous voyez à quel point ce ballet de signaux électriques et chimiques est au cœur de toutes nos actions et pensées. Dans la deuxième partie de cet article (qui arrive très bientôt, promis (^^), nous essayerons de plonger plus profondément dans les découvertes récentes sur le cerveau, pour comprendre comment ils influencent notre mémoire, nos émotions, et comment il fonctionne lorsqu’on apprend. J’essaierai aussi de comprendre, avec toi lecteur, lectrice, ce qui se passe dans le cerveau d’une personne DYS ou atteinte d’autres troubles liés au cerveau.

    Et vous, est-ce que le fonctionnement du cerveau vous fascine ? N’hésitez pas à partager vos impressions en commentaire !

  • Créer des ressources pédagogiques : 8 convictions qui m’ont amenée à lancer ce site

    Pendant longtemps, j’ai été ce qu’on appelle une “bonne élève”. L’école m’a toujours plu, et j’ai su y évoluer sans trop de difficulté.
    Mais au fil de mes expériences professionnelles dans la formation et la pédagogie, j’ai réalisé que ce parcours était loin d’être universel.

    J’ai rencontré des profils d’apprenants très divers : curieux, créatifs, parfois bloqués, parfois brillants, mais rarement “classiques”.
    Et surtout, j’ai compris une chose essentielle : on n’apprend pas tous de la même manière.

    C’est ce constat, et les nombreuses questions qu’il soulève, qui m’ont conduite à créer ce site : Créer pour apprendre, un espace dédié à la création pédagogique, à la transmission et à l’expérimentation éducative.


    1. Il existe mille façons d’apprendre : la pédagogie doit s’adapter à chacun 👥

    Chaque apprenant a son propre rythme, ses propres besoins, ses canaux de compréhension.
    Il n’y a pas une méthode idéale, mais une diversité de façons d’entrer dans les savoirs.

    Mon objectif est de proposer des outils pédagogiques modulables, accessibles et respectueux de cette diversité.


    2. Un bon support pédagogique répond à un besoin concret 🛠

    Créer une fiche, une activité ou une séquence pédagogique n’a pas besoin d’être parfait.
    Ce qui compte, c’est que ce contenu soit utile, qu’il résolve un problème d’apprentissage ou clarifie une notion.

    Créer pour enseigner, c’est avant tout penser à l’apprenant·e.


    3. On n’a pas besoin d’être prêt pour créer des contenus pédagogiques 🚀

    La peur de ne pas être légitime freine beaucoup de personnes.
    Mais on peut apprendre en créant, et créer en apprenant. C’est exactement ce que j’ai fait en lançant ce site.

    Le plus important, ce n’est pas de tout maîtriser, mais d’oser commencer.


    4. Partager ses ressources pédagogiques, c’est semer des idées 🌱

    Une ressource pédagogique peut avoir une vie bien au-delà de son usage initial.
    En la partageant, vous inspirez d’autres éducateurs, formateurs ou enseignants. Vous contribuez à une culture de la transmission.

    Créer pour apprendre, c’est aussi partager pour faire grandir.


    5. Rigueur pédagogique ≠ rigidité 🔓

    Un contenu bien pensé n’a pas besoin d’être figé ou ultra-formalisé.
    La pédagogie, c’est aussi du bricolage intelligent, du fait main, du modulable.

    L’essentiel, c’est d’avoir une intention claire et une volonté de faire comprendre.


    6. La bienveillance est une force pédagogique 💛

    Créer un contenu pédagogique, c’est créer une relation d’apprentissage.
    C’est un geste tourné vers l’autre : celui qui va lire, manipuler, s’approprier ce que vous avez construit.

    Je souhaite que ce site reste fidèle à cette intention : humaine, généreuse, encourageante.


    7. Créer du contenu pédagogique, c’est apprendre en profondeur 🎨

    En concevant des ressources, on reformule, on hiérarchise, on clarifie. On se rend compte de ce qu’on maîtrise… ou pas.
    C’est une démarche qui renforce ses propres apprentissages autant qu’elle transmet.

    Créer, c’est faire le tri dans ses idées pour mieux les partager.


    8. Tout le monde peut créer des supports pédagogiques efficaces 🧩

    Ce site s’adresse à celles et ceux qui veulent imaginer des supports adaptés à leur public, même sans formation formelle en pédagogie.
    Vous êtes enseignant·e, formateur·rice, parent, autodidacte ? Vous avez une richesse à transmettre.

    Je vous propose ici des ressources concrètes, adaptables, pensées pour vous aider à franchir le pas et à sortir des sentiers battus — avec bienveillance.


    Conclusion

    Si vous êtes ici, c’est peut-être que vous avez envie, vous aussi, de penser l’apprentissage autrement.
    Ce site est là pour vous accompagner, pas à pas, dans cette exploration.

    Parce qu’il n’existe pas une seule bonne façon d’apprendre, mais des chemins multiples, à inventer et à emprunter ensemble.


    Vous vous reconnaissez dans ces convictions ? Ou vous en avez d’autres à partager ? La section des commentaires est ouverte : discutons-en !

    Laisser un commentaire

  • Comment le cerveau apprend : les bases expliquées simplement

    Pourquoi retenir une chanson est parfois plus facile qu’un cours ?

    En ce moment, j’aide mon adolescente à réviser son bac, et on s’est fait la réflexion il y a quelques jours : on arrive à retenir des paroles de chansons, voire à se souvenir de morceaux qu’on n’a pas écoutés depuis des années.
    Mais retenir les informations d’un cours, c’est souvent bien plus laborieux…

    Pourquoi certaines choses « rentrent » facilement… et d’autres s’évaporent aussitôt ?

    Ce n’est pas une question de mémoire défaillante ou de paresse. C’est une question de fonctionnement du cerveau.

    Apprendre, ce n’est pas juste “emmagasiner des infos” : c’est transformer physiquement son cerveau. Dans cet article, on va découvrir ensemble les mécanismes clés de l’apprentissage cérébral. Que tu sois parent, enseignante ou enseignant, adulte en reconversion ou simplement curieuse ou curieux, tu verras ce qui se passe dans ta tête quand tu apprends – et moi aussi, je continue d’apprendre à chaque étape.

    Prête ? Prêt ? Voici les 4 clés pour apprendre mieux : la plasticité, l’attention, la mémoire et l’émotion.

    1. Apprendre, c’est changer le cerveau (Neuroplasticité)

    Apprendre, ce n’est pas simplement accumuler des informations comme on remplirait un tiroir. C’est bien plus : c’est transformer physiquement son cerveau grâce à un phénomène appelé la neuroplasticité.

    🧠 La neuroplasticité, c’est la capacité du cerveau à modifier ses connexions neuronales en fonction des expériences et des apprentissages. Les neurones (c’est le petit nom qu’on donne aux cellules nerveuses) communiquent entre eux par des connexions appelées synapses. Lorsqu’on apprend, ces connexions se renforcent, s’affaiblissent, ou de nouvelles apparaissent – c’est comme si le cerveau réorganisait et créait de nouveaux chemins pour mieux transmettre l’information.

    La métaphore qui est souvent utilisée est celle de la forêt dense, dans laquelle les chemins se façonnent en fonction de là où on marche. Apprendre, c’est comme tracer de nouveaux chemins, ou élargir ceux qu’on utilise le plus, pour aller plus vite et plus loin.

    Par exemple, quand un enfant apprend à lire ou qu’un adulte s’entraîne à faire des figures de danse, ce sont ces changements dans les réseaux neuronaux qui permettent de progresser et d’automatiser ces compétences.

    📌 À retenir : ton cerveau peut apprendre toute ta vie, à condition d’être stimulé régulièrement et de manière adaptée.

    2. Attention : la porte d’entrée de l’apprentissage

    Avant même de mémoriser ou de comprendre quelque chose, il faut d’abord que notre cerveau décide d’y prêter attention. C’est une étape essentielle : sans attention, rien ne rentre vraiment.

    🔍 L’attention agit comme un filtre cérébral : elle sélectionne ce qu’on va traiter, et laisse le reste de côté. C’est un mécanisme à la fois automatique et contrôlable. Il existe différentes formes d’attention :

    • Soutenue, quand on reste concentré longtemps sur une tâche,
    • Sélective, quand on se focalise sur un seul élément malgré les distractions,
    • Partagée, quand on tente de faire plusieurs choses à la fois.

    🧠 Plusieurs zones du cerveau sont mobilisées quand on fait attention :

    • Le cortex préfrontal, qui nous aide à rester concentré,
    • Le thalamus, qui fait passer ou non les infos sensorielles,
    • Et le système limbique, notamment l’amygdale, qui fait entrer en jeu les émotions (ce qui nous touche attire notre attention naturellement).
    Les zones du cerveau impliquées dans l'apprentissag
    Les zones du cerveau impliquées dans l’apprentissage.

    En gros, si une info est jugée importante, nouvelle, ou émotionnellement chargée, le cerveau a plus de chances de lui ouvrir la porte.

    👉 Astuce pratique : on peut “préparer” le cerveau à apprendre en lui donnant les bonnes conditions : un environnement calme, une tâche claire, des pauses, et parfois une petite touche de nouveauté ou d’émotion. Comment mieux capter l’attention de son cerveau, de ses élèves, de ses collaboratrices et collaborateurs ? C’est exactement le genre de questions qu’on explore ici, ensemble. 😉

    📌 À retenir : sans attention, il n’y a pas d’apprentissage. C’est la toute première étape pour que quelque chose puisse être compris, retenu, ou utilisé.

    3. Mémoriser : graver l’information en profondeur

    Une fois qu’on a capté l’attention… il reste à garder l’information. Et c’est là qu’intervient la mémoire.

    📚 On imagine souvent la mémoire comme un tiroir ou une boîte où l’on stocke des infos. En réalité, c’est beaucoup plus vivant : la mémoire fonctionne comme un réseau dynamique de connexions neuronales. Et ce réseau évolue en permanence.

    Quand on apprend quelque chose de nouveau, le cerveau passe par trois grandes étapes :

    1. L’encodage (on reçoit l’info),
    2. La consolidation (on stabilise cette info, souvent pendant le sommeil),
    3. Le rappel (on va rechercher l’info quand on en a besoin).

    🧠 Ces processus activent plusieurs régions du cerveau, comme l’hippocampe, qui joue un rôle clé dans la consolidation des souvenirs, ou le cortex qui les organise sur le long terme. Chaque rappel d’un souvenir renforce – ou modifie – les connexions associées. C’est pour ça que réviser est plus efficace que relire. Ah bon ? Mais relire un cours, c’est le réviser, non ? Oui…. mais ça ne permet pas le fixer dans le cerveau de façon durable ! L’un fait appel à la mémoire passive, l’autre à la mémoire active.

    💤 Mémoire passive🚀 Mémoire active
    Lire ou relire un coursSe tester, reformuler avec ses mots
    Survoler une leçon sans interruptionRépéter l’info dans le temps (espacement)
    Regarder une vidéo sans prendre de notesExpliquer à quelqu’un, créer une carte mentale
    Copier sans réfléchirRésoudre un exercice, répondre à un quiz

    👉 Quelques leviers puissants pour mieux retenir :

    • Répéter l’information dans le temps (la fameuse “répétition espacée”),
    • Faire appel à plusieurs canaux (écrire, dire, faire…),
    • Dormir suffisamment, car une bonne partie du tri se fait la nuit,
    • Et surtout, utiliser activement ce qu’on apprend.

    📌 À retenir : on ne retient pas parce qu’on a relu 10 fois une leçon. On retient parce qu’on a manipulé l’information, qu’on l’a expliquée, qu’on l’a utilisée dans un contexte concret… et qu’on l’a réactivée plusieurs fois dans le temps.

    4. Motivation et émotion : les moteurs cachés

    On pourrait croire qu’il suffit de volonté pour apprendre… mais en réalité, ce qui nous motive et ce qu’on ressent pendant l’apprentissage jouent un rôle immense dans la façon dont notre cerveau enregistre les informations.

    Depuis que je travaille avec ma fille sur ses cours, les maths semblent “rentrer” beaucoup plus facilement dans sa tête. Elle m’a même dit un jour : “T’es meilleure que mon prof !” – alors que je suis persuadée qu’il est très compétent. Mais ce n’est pas qu’une question d’explications : c’est aussi (et surtout) une question d’ambiance émotionnelle. Elle ne l’aime pas, lui, alors qu’avec moi, elle se sent plus en confiance, plus détendue… et ça change tout.

    🧠 Du point de vue du cerveau, émotion et mémoire sont intimement liées. L’amygdale, une petite structure située dans le système limbique, agit comme un détecteur émotionnel : elle évalue si une information est importante ou non pour notre survie, notre bien-être, ou nos intérêts. Si c’est le cas, elle va renforcer la consolidation de cette information dans la mémoire à long terme.

    La motivation, elle, est liée à un autre circuit : celui de la dopamine, un neurotransmetteur qui signale la récompense et l’anticipation du plaisir. Plus on ressent du plaisir ou de la satisfaction dans une activité, plus notre cerveau aura envie de revenir vers cette activité et d’y investir de l’énergie.

    👉 En clair, on apprend mieux quand :

    • on est curieuse, curieux et qu’on s’engage dans l’apprentissage,
    • on ressent une émotion positive,
    • on a le sentiment de progresser,
    • ou qu’on comprend le sens de ce qu’on fait.

    À l’inverse, un stress chronique ou une pression excessive peuvent bloquer l’apprentissage. Le cerveau passe alors en mode “survie” et déconnecte partiellement les fonctions d’intégration, de mémoire ou de raisonnement. C’est ce qui explique pourquoi certains décrochent face à un contrôle ou une prise de parole.

    📌 À retenir : on n’apprend pas seulement avec la tête, mais aussi avec le cœur. L’émotion et la motivation ne sont pas des “à-côtés”, elles sont au cœur du processus d’apprentissage.

    Conclusion : on apprend mieux quand on comprend comment on apprend

    Apprendre, ce n’est pas juste “retenir”. C’est un processus complexe, vivant, profondément humain, où le cerveau se transforme, l’attention filtre, la mémoire construit, et l’émotion donne du sens.

    Si on devait résumer :

    • 🧠 La neuroplasticité montre que notre cerveau peut apprendre toute la vie, à condition d’être stimulé correctement.
    • 🎯 L’attention est la porte d’entrée : sans elle, aucune information ne passe.
    • 📚 La mémoire se nourrit de répétition, d’action, et de sommeil.
    • 💡 L’émotion et la motivation donnent de la valeur à ce qu’on apprend… ou ferment la porte, si elles sont absentes.

    Comprendre ces mécanismes, c’est déjà un premier pas pour mieux apprendre, mieux accompagner, ou mieux enseigner. Et ça permet aussi de déculpabiliser face aux difficultés : ce n’est pas “un manque de volonté” ou “un cerveau défaillant”, mais parfois juste un levier mal actionné.

    👉 Dans les prochains articles, on ira plus loin :

    • Comment mieux retenir ce qu’on apprend ?
    • Pourquoi certains enfants (ou adultes) n’arrivent pas à se concentrer ?
    • Quels sont les liens entre apprentissage et troubles comme le TDAH ?

    💬 Et toi, qu’est-ce que cet article t’a appris sur ton propre fonctionnement ?
    Tu peux laisser un commentaire, une question ou une réaction juste en dessous ⤵️
    J’ai hâte de lire ce que toi, tu en retiens.

    Télécharger la fiche mémo de cet article :

    Fiche mémo – Comment le cerveau apprend, les bases expliquées simplement

    Laisser un commentaire

  • Accueil

    Bonjour et bienvenue sur le site Créer pour apprendre

    Les objectifs de ce site :

    • Simplifier l’apprentissage via les neurosciences
    • Créer et proposer des outils pratiques, ludiques et modulaires
    • Accompagner chaque personne à la création d’outils pédagogiques selon son contexte (temps disponible, objectifs, blocages, etc…)